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mardi 26 octobre 2010

Vientiane, la petite capitale



Notre passage de cinq jours à Vientiane, la capitale du Laos, avait surtout pour but d’obtenir nos visas pour la Chine (on n’avait pas pu faire ça à Phnom Penh, au Cambodge, parce qu’on est arrivés au moment du congé du nouvel an khmer et les bureaux étaient fermés… Ça fait partie des aléas du voyage!).

Petit récit d’autres aléas du voyage : à partir de Siem Reap, au Cambodge (la ville des temples d’Angkor), nous aurions voulu nous rendre en avion à Pakse, au Laos, pour visiter la région réputée magnifique des 4000 îles, près de la frontière Laos-Cambodge. Nous avons appris en essayant d’acheter nos billets que l’aéroport de Pakse était fermé pour des travaux sur la piste. Nous rendre aux 4000 îles par la route aurait pris une douzaine d’heures ou plus. On a donc rayé à contrecœur les 4000 îles de notre itinéraire et acheté un billet pour Vientiane. Notre vol faisait escale dans la petite ville de Savannakhet, où nous avons dû régler les formalités d’entrée au Laos. D’habitude, on prévoit ces affaires-là, mais cette fois-ci, on n’avait pas vérifié le coût des visas, qui s’est avéré être 42$US par personne, incluant les enfants, soit 168$US. Il fallait payer en dollars US, mais comme on n’avait pas prévu le coup, on n’avait pas assez d’argent. Et il n’y avait pas de guichet automatique ni de bureau de change dans ce petit aéroport de campagne. On s’est obstiné avec les fonctionnaires pour qu’ils chargent moins cher aux enfants, mais rien à faire… En plus, les Canadiens paient beaucoup plus cher que les visiteurs des autres pays.  Je ne sais pas ce qu’on lui a fait, au Laos, pour mériter ce traitement. Anyway, on a réussi à s’en sortir grâce à un billet de 10 euros que j’ai trouvé au fond de mon portefeuille et qu’une touriste française m’a changé contre des dollars. J’imagine que les fonctionnaires auraient fini par l’accepter, ou encore par prendre les dongs qui nous restaient du Vietnam. Ça nous montre qu’une bonne organisation est essentielle pour éviter les contretemps.

Vientiane est une petite ville de 300 000 habitants seulement, beaucoup plus calme que les villes vietnamiennes. Les gens sont sympas et relax. D’ailleurs, le nom officiel du Laos, en anglais, est Lao People’s Democratic Republic, ou Lao PDR – même si la démocratie n’existe pas ici. Les touristes traduisent Lao PDR par Please Don’t Rush…

Se passe pas grand-chose à Vientiane. On a bien mangé, bien bu, on s’est baladé à moto pour aller visiter un temple (on n’aurait jamais osé conduire dans une ville vietnamienne, mais à Vientiane, c’était un vrai charme!), on a fréquenté la bibliothèque du centre culturel français, on a visité l’hôpital, on a passé un après-midi à la piscine d’un hôtel, où l’on a rencontré une albertaine qui vit au Laos avec son mari australien et leurs deux jeunes enfants. Le charme de Vientiane était un peu gâché par de gros travaux de remblai le long du fleuve Mékong, qui déborde souvent en saison des pluies. Le boulevard qui longe le fleuve est bordé de kiosques de nourriture, mais ce n’est pas très intéressant de manger à côté d’un bulldozer, surtout que les travaux se poursuivent le soir.

Notre expérience sociologique la plus intéressante fut notre visite dans deux restaurants nouvellement ouverts à Vientiane: The Pizza Company et la crèmerie Swensen’s – les deux enseignes se retrouvent ensemble dans d’autres villes asiatiques. Ça fait du bien aux enfants, et à nous aussi, de manger autre chose que du riz ou des nouilles de temps en temps. On a été ébahis de voir tout ce que nos voisins de tables engloutissaient. Il va sans dire qu’on retrouvait là les Laotiens les plus nantis. Un couple à côté de nous a commencé son repas par une assiette de neuf (!) boules de crème glacée de chez Swensen’s. Puis, ils ont été se servir au bar à salade à volonté. Puis, ils ont commandé une pizza, une assiette de pâtes et une assiette d’ailes de poulet, le tout arrosé d’un pichet de Coke. Nous sommes partis avant de voir s’ils allaient finir tous leurs plats. On dirait qu’au Laos, comme en Chine, il faut commander plus que ce qu’on peut manger pour montrer sa richesse. 



Les filles aiment bien faire des offrandes à bouddha



À moto, pour «admirer» les travaux le long du Mekong
Les vestiges de la guerre sont hélas encore présents

jeudi 14 octobre 2010

Des traces de notre voyage

Shangri-La

En attendant d'avoir le temps d'écrire la suite de nos aventures, voici quelques articles et photos sur notre voyage, publiés ces dernières semaines dans les médias québécois:

Sur le site de L'actualité, un photoreportage sur la ville de Shangri-La: http://www2.lactualite.com/multimedia/photoreportage/shangri-la-le-paradis-du-bout-du-monde/2010-10-06/
et un autre, paru il y a quelques semaines, sur le projet de l'ancien maire de Montréal Pierre Bourque dans la province du Yunnan: http://www2.lactualite.com/multimedia/photoreportage/chine-le-grand-chantier-du-yunnan/2010-08-18/

Aussi, l'article de Marco, qui a rencontré Pierre Bourque en Chine: http://www.lactualite.com/monde/un-enorme-chantier-signe-pierre-bourque

Mon article complet sur Shangri-La à http://www.lactualite.com/monde/et-la-chine-crea-shangri-la.

Aussi, un reportage sur la préparation et la réalisation de notre sabbatique dans le numéro de novembre de Vita, qui vient d'arriver en kiosques.

Enfin, dans le numéro d'octobre du magazine gratuit Espaces (distribué entre autres dans les centres sportifs et les boutiques de plein-air), il y avait un article de Marco sur notre randonnée de cinq jours au Népal (mais il n'est pas sur leur site web).

Nous aimons propager la bonne nouvelle!

dimanche 3 octobre 2010

L'hôpital, prise 2

Les filles jouaient sur le lit dans la chambre d’hôtel (une belle chambre, avec un coin cuisinette, mais un gros défaut : on entendait les voisins d’en bas comme s’ils étaient avec nous…). Elles s’amusaient, riaient. Soudain, j’ai entendu «Boom», et Émilie qui s’est mise à crier. Quand je l’ai relevée, j’ai tout de suite su qu’on devrait aller à l’hôpital : elle avait le front ouvert profondément sur au moins 4 cm. Elle était tombée directement sur l’arrête de la base du lit. Ouch! J’ai nettoyé et refermé la blessure, et pour la deuxième fois depuis le début du voyage j’ai pris la route de l’hôpital avec Émilie pour des points de suture.

Heureusement, nous étions à Vientiane, la capitale du Laos, et non dans un trou perdu au milieu de la jungle. Émilie choisit bien ses endroits pour se blesser. La Clinique internationale n’était pas très loin. Je me disais que les chauffeurs de touk-touk auraient pitié d’une mère et de son enfant blessé et qu’ils n’essaieraient pas de m’arnaquer en m’emmenant à l’hôpital. Erreur! Les touk-touks stationnés dans la rue m’ont tous demandé une somme astronomique pour parcourir quelques kilomètres. (J’ai su par la suite que les chauffeurs qui attendent dans le quartier touristique sont surtout là pour vendre de la drogue, alors ils n’acceptent pas de faire une course à moins qu’on leur paie toute une galette...) Pour avoir un prix juste, il faut arrêter un touk-touk dans la rue.

Nous sommes arrivés à l’hôpital, et j’ai tout de suite constaté que le service serait bien différent de ce que nous avions connu à la clinique thaïlandaise où Émilie a eu son premier accident. Nous sommes entrés dans une salle d’attente sombre, où la peinture des murs s’écaillait et le recouvrement des sièges était déchiré. C’était la fin de l’après-midi, il n’y avait pas trop de monde. Après quelques minutes d’attente, une infirmière est venue voir le bobo d’Émilie et nous a expliqué, en français (vive la France colonisatrice!), que nous devions attendre le médecin, un interne.

Je n’étais déjà pas trop rassurée par l’endroit, et je l’étais encore moins lorsque j’ai su que ça serait un interne qui allait s’occuper de recoudre ma fille. Dans la «salle d’opération», où il y avait trois autres patients avec nous, j’ai failli partir avec Émilie lorsque j’ai vu l’infirmière sortir l’aiguille pour les points de suture : elle était aussi grosse qu’une aiguille à laine! « Le médecin va faire deux points de suture », m’a expliqué l’infirmière. «Seulement deux?», ai-je demandé. La dernière fois, pour son menton, en Thaïlande, elle avait eu douze points, alors que la blessure était à peu près de la même longueur. Mais suis-je plus compétente qu’eux pour juger? Au moins, ils semblaient prendre beaucoup de précautions pour la stérilisation du matériel. Pour deux points de suture, ça ne valait pas la peine de faire une anesthésie locale. Émilie a donc été recousue à froid, en hurlant (pauvre chouette!), mais au moins ça n’a pas été très long. Et je ne suis pas tombée dans les pommes, cette fois-ci.

Pour finir, nous sommes passées à la caisse. Total de la facture : 20$, incluant des antibiotiques et du paracétamol (il n’y a pas d’acétaminophène en Asie). J’ai compris pourquoi la clinique thaïlandaise était tellement plus chic, avec sa facture de 400$...

Finalement, on n’a même pas pris les antibiotiques qu’ils nous on vendus. J’ai consulté par e-mail mon amie infirmière, Zoé, qui m’a recommandé d’utiliser les antibiotiques que nous avions apportés, prescrits par la clinique santé-voyage. Ah, prévoyance…

Dix jours plus tard, nous sommes allés faire enlever les points de suture à «l’hôpital chinois» de Luang Prabang, qui semblait super bien équipé, et où l’on n’a pas attendu du tout avant d’entrer dans une petite salle d’opération. On ne nous a rien chargé pour la petite intervention. Finalement, Émilie aura deux cicatrices-souvenirs de son voyage en Asie!

On a croisé sur place une famille française avec un petit garçon de cinq ans qui avait le pied amoché : il se l’était coincé dans les rayons d’une roue de vélo.  C’est la deuxième fois qu’on voyait ça. En Asie, les enfants s’assoient sur le porte-bagage du vélo de leurs parents, où il y a parfois un petit coussin. Il y a souvent une protection qui recouvre les roues, mais pas toujours… Nous étions très méticuleux pour éviter que les filles ne se coincent les pieds dans les roues. Au Vietnam, il y a une ville où l’on n’avait pas trouvé de vélos avec des protections autour des roues. Nous en avions donc fabriqué avec une boîte de carton et du duct tape (outil essentiel pour un tel voyage). Je crois que nous avons bien fait de prendre nos précautions...


Émilie rigole pendant que je change son pansement

En touk-touk vers l'hôpital chinois, à Luang Prabang


Une belle cicatrice en souvenir du Laos...