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mardi 29 septembre 2009

Émilie


Réflexions d'Émilie, 4 ans:

J'ai hâte d'aller visiter un orphelinat (à Katmandou, au Népal). Je vais jouer avec les enfants. 
J'ai aussi hâte d'aller au bord de la mer pour me baigner et jouer dans le sable. J'espère qu'il n'y aura pas de trop grosses vagues. 
On va aussi voir des montagnes avec de la neige éternelle. Et il faudra apporter des carottes pour faire des nez à nos bonshommes de neige, on va en faire 11!
Je vais m'ennuyer de Emma, Maïka, et surtout de Raphaël parce que c'est mon amoureux!

Marianne


À six jours du départ, voici les réflexions de Marianne, 6 ans:

J'ai hâte de partir parce que j'ai hâte de voir les grosses montagnes. Je me demande si on pourra faire du ski! Peut-être qu'on va voir des animaux, peut-être même le yéti! 
Je suis un peu excitée de savoir que le départ approche.
Je vais apporter des toutous: petit dragon, Tweety Bird et bleu bleu.  Je vais aussi apporter mon appareil photo, mon bracelet magique et ma brosse à dents.
Je vais m'ennuyer de Liam, de Félicia, de Mathilde et de Jules. Mais je vais pouvoir leur parler dans la caméra de l'ordinateur.

samedi 26 septembre 2009

Cool frénésie

Parmi tous les préparatifs du départ, il en est des plus agréables: voir les amis et la famille pour des au revoir autour de bons repas, arrosés de bon vin. Le week-end dernier, ce fut la visite de la mère de Marco et de sa soeur (qui, avec son mari et leur petite fille, viendra nous voir à Noël en Thaïlande!). Cette semaine, trois soupers avec des amis et deux dîners de filles. Aujourd'hui, c'est un feu roulant de «social»: Émilie s'en va ce matin à la fête d'un ami de la garderie; la fête d'enfants est suivie d'un petit get together pour tous les parents du groupe qui  souhaitent nous dire au revoir; puis on revient à la maison et on accueille nos amis pour un open house de 4hPM à 4hAM... Les filles en profitent pour aller coucher chez des amies. Demain, le père de Marco vient nous aider à faire de la peinture. Lundi, on a invité nos voisins à un 5 à 7 d'au revoir, jeudi j'ai un souper avec des copines... Ouf! Nos premiers jours en Thaïlande devront nous servir à nous remettre de cette succession de partys!  

mercredi 23 septembre 2009

Petits et gros bobos

On s'en va loin, pour longtemps, avec des enfants. Certains nous trouvent peut-être irresponsables d'exposer nos filles à tous les périls qui existent dans ces contrées lointaines et (parfois) sauvages: bibittes, maladies tropicales, accidents, animaux méchants, etc. Bien sûr, comme toute bonne mère, je pense parfois aux dangers que nous pourrions rencontrer. Mais je combats ma culpabilité en montant une super-méga-trousse de premiers soins et en suivant à la lettre les conseils reçus à la Clinique Santé-voyage, ainsi que ceux prodigués par notre voisine Zoé, une infirmière (maintenant étudiante en médecine) qui a travaillé pour Médecins du monde dans des pays (Afghanistan, Haïti, Sri Lanka, Congo, etc.) pas mal plus heavy que 
ceux où l'on s'en va.


Ce sont les médicaments et articles de soins qui prendront le plus de place dans nos bagages. Et qui nous ont coûté assez cher, merci! On a fait notre visite à la Clinique Santé-voyage au début juin. Comme j'ai été licenciée l'hiver dernier et que Marco est en lock-out, nous n'avions plus d'assurance-santé privée à partir de la fin juin. Il fallait donc acheter nos médicaments sur prescription avant cette échéance, pour qu'une partie de la facture (salée!) soit remboursée.

On est ressortis de la clinique vaccinés tous les quatre contre la
thyphoïde, avec un rappel de nos vaccins usuels et après un test pour la tuberculose. Nous étions déjà vaccinés contre les hépatites A et B, ça a fait une piqûre de moins. Facture à la clinique: 400$.

Le médecin nous a prescrit de la Malarone, contre la malaria, à prendre dans les régions à risque. Ce médicament (plus cher!) provoque semble-t-il moins d'effets secondaires que les anciens - méfloquine ou chloroquine, pour lesquels il y a de plus en plus de résistance. Marco a déjà fait des cauchemars et de l'insomnie avec la méfloquine, au Népal. On part aussi avec trois antibiotiques différents en cas d'infection, des crèmes pour la peau, des Épipen pour Marianne et Marco. Facture à la pharmacie: 2600$!! Ma carte de crédit a même été bloquée, parce que la transaction était considérée comme suspecte... 

Là, je reviens de chez Jean Coutu, pour compléter notre pharmacie mobile: sels de réhydratation, pansements, désinfectant, onguent, Gravol, Tylenol, Benadryl,
vitamines, capsules de yogourt, gouttes pour les yeux, seringues, chasse-moustiques, pastilles pour la gorge, etc. Nouvelle facture: 300$. Et on n'est même pas encore partis! Heureusement que notre trousse était déjà bien garnie en pansements de toutes sortes...

Conclusion: oui, ça se fait de voyager avec des flos. Mais la tranquillité d'esprit a un prix. 

mardi 22 septembre 2009

Frénésie pré-départ

À moins de deux semaines du départ, nous avons le vertige, emportés par le tourbillon des préparatifs. Et j'ai le rhume, en plus, comme si j'avais besoin de ça... Enfin, mieux vaut aujourd'hui que dans deux semaines...

Mais ça avance, au moins. La maison est louée (à quatre étudiants français - j'ai hâte de voir dans quel état de propreté elle sera à notre retour ;-), on a eu plusieurs appels de personnes intéressées à acheter notre auto, un voisin s'est porté volontaire pour surveiller la maison et faire de menus travaux si nécessaire, on a réglé plein de paperasse (régime de retraite, paiement des taxes, inscription à l'école pour Émilie pour septembre 2010, factures Internet, etc.) Tous ces petits détails, ça bouffe du temps. En plus, les étudiants français exigent qu'on repeigne une chambre (celle de Marianne a une belle murale peinte sur le mur, un arbre avec des animaux de la forêt), encore une autre chose qui s'ajoute!  On a aussi confirmé trois sujets de reportages pour des magazines. On aimerait bien conclure d'autres ententes. 

Les filles semblent aussi sentir l'excitation. Plus on s'approche du départ, plus les gens nous en parlent. Et elles comprennent qu'elles vont vivre une aventure hors de l'ordinaire. Marianne ne nous dit plus qu'elle n'a pas envie de partir. Elle et Émilie ont commencé à faire leurs boîtes, y mettent leurs trésors pour que personne n'y touche en leur absence.

J'ai vraiment hâte de les voir voyager. Le regard des enfants sur le monde est tellement différent! Ils remarquent des détails que l'on n'aurait jamais vus. Par leurs questions, ils nous obligent à réfléchir, à nous informer, à aller voir plus loin. J'ai parfois l'impression d'être un peu blasée en voyage. Je m'adapte, j'accepte de nouvelles façons de faire. Mais avec les enfants, impossible d'être blasé: ils réagissent dès que quelque chose les étonne ou les fait rire, dès qu'ils ne comprennent pas ce qui se passe. Et les gens sont plus sympathiques envers nous lorsque nous voyageons en famille. Au Maroc, en 2006, nous nous sommes liés d'amitié avec un jeune couple qui trouvait Émilie mignonne, sur la plage ( un bébé blond au yeux bleus ne passait pas inaperçu... ). Et il a fallu expliquer à Marianne ce que criait le muezzin, cinq fois par jour, du haut de son minaret (un an après notre retour, elle s'amusait encore à crier Allah Akbar dans un tube d'essuie-tout!).

jeudi 17 septembre 2009

Fouwaid waice with tickin

Notre ami Éric Pagé, de Rimouski, est venu nous voir cette semaine. Il y a sept ans, il a fait avec sa blonde France un voyage semblable à celui qu'on s'apprête à faire: sabbatique de huit mois en Asie du Sud-Est. Eux étaient allés en plus en Inde et en Indonésie. Il nous a déjà donné quelques bons tuyaux. Pendant le souper, il s'est mis à parler aux filles en anglais avec l'accent thaï ou birman. Pour commander du riz frit au poulet, il les a fait pratiquer à dire « Fouwaid waice with tickin ». On s'est aussi pratiqués à dire bonjour en laotien (sa-bai dee), en thaï (sà-wàt dee), en vietnamien (sin jo).  Pour le vietnamien, on s'en vient bien, parce que Marco demande un nouveau mot à la dame du dépanneur chaque fois qu'il va faire un achat...

Éric nous a aussi parlé des autobus au Vietnam ou au Cambodge. Des trajets supposés durer 15 heures qui en prennent 20 en réalité. Et les pauses-pipi ne sont pas très fréquentes, semble-t-il, et souvent dans des endroits lugubres. On s'est demandé ce qu'on allait faire pour les filles. Ne pas oublier d'apporter une bouteille à gros goulot pour servir de toilette portative...

Le dernier voyage...


Plusieurs jours d'interruption dans mes interventions... C'est que mon frère Bertrand est parti pour son dernier voyage. Il est décédé subitement, à 41 ans. Infarctus provoqué par une crise d'épilepsie. Bertrand était schizophrène. Malgré les limites que lui imposait sa maladie, il continuait d'écrire de la poésie et de suivre des cours de philosophie à l'Université Laval.

Il était très enthousiasmé par ce voyage qu'on prépare. Ce genre de projet était hors de sa portée, mais il avait voyagé un peu, vers 18, 19 ans, avant la maladie. Il en parlait souvent: il avait traversé le Canada sur le pouce jusqu'à Vancouver en faisant quelques jobines ici et là, avait fait les vendanges en France, la récolte des olives en Grèce... Il avait apprécié cette liberté, avait aimé découvrir de nouveaux endroits, rencontrer de nouvelles personnes. C'était l'époque où il pouvait encore rêver d'une vie «normale». La folie ne s'était pas encore emparée de son esprit (mais elle commençait tranquillement à s'y infiltrer...)

La mort de Bertrand m'a, plus que jamais, motivée à réaliser mes rêves. Et aussi à les partager. Bertrand, tu seras là, dans ma tête, partout où j'irai...   

dimanche 6 septembre 2009

Moustiques asiatiques

L'une de mes grandes inquiétudes en prévision de ce voyage, ce sont les moustiques qu'on risque de croiser et, surtout, qui risquent de nous piquer. En fait, c'est surtout au sujet de mes filles que je m'inquiète. Même ici, même en ville, dans la ruelle derrière chez nous, les moustiques adorent leur petite peau tendre. Mais leur petite peau tendre déteste les piqûres: elle enfle, rougit, démange à chaque fois. Alors je me demande si les moustiques asiatiques seront encore plus voraces que les moustiques de nos ruelles et de nos forêts québécoises.
Je m'inquiète parce que les moustiques qui sortent le soir, dans certaines région d'Asie, peuvent donner la malaria. Et parce que les moustiques diurnes peuvent transmettre la fièvre Dengue. Pour éviter la malaria, on prendra un médicament qui s'appelle la Malarone, mais il y a un risque infime d'attraper quand même cette maladie. Il n'existe pas de médicament qui permette de prévenir la fièvre Dengue, ni même de la guérir.
Le meilleure façon d'éviter les problèmes est donc d'éviter de se faire piquer. Alors il faut sortir les grands moyens. On se badigeonnera de chasse-moustique en permanence. Je dois m'informer pour savoir quel pourcentage de DEET - le produit actif dans la majorité des chasse-moustique - est sans danger pour les enfants. Ici, les produits vendus pour les enfants en contiennent généralement moins de 10%, mais je ne suis pas certaine que se soit suffisant pour le voyage. (En comparaison, le Muskoil contient 28,5% de DEET). 
Je vais aussi, avant le départ, vaporiser nos vêtements avec de la perméthrine, un insecticide qui TUE les moustiques et autres insectes. C'est apparemment sans danger pour les humains... et super efficace, paraît-il. Mais le produit n'est pas encore homologué par Santé Canada. Je l'ai donc commandé sur Internet, d'un site Web américain. Ça résiste semble-t-il environ deux mois sur les vêtements. Il faudra donc réimprégner nos vêtements pendant le voyage. Nous allons aussi partir avec un moustiquaire pour le lit, imprégné du même insecticide. Il semble que la majorité des hôtels qui n'ont pas la clim, là-bas, sont en général équipés de moustiquaires, mais j'aime autant éviter les mauvaises surprises...
J'ai glané aussi plein de trucs sur des forums de discussions. Entre autres, celui d'étendre dans un coin de la chambre un sac poubelle noir. Comme le noir attire les moustiques (note mentale: ne pas apporter de vêtements noirs!), ils se retrouvent tous sur le sac. Suffit ensuite de les asperger d'insecticide et de balayer leurs cadavres!
Les moustiques asiatiques n'ont qu'à bien se tenir, on ne les laissera pas gâcher notre voyage.

mardi 1 septembre 2009

La compagnie des coquerelles

Pour réussir à étirer nos ressources financières pendant huit mois, il faudra réduire nos dépenses au minimum pendant notre séjour en Asie. Ça tombe bien: c'est l'une des régions du monde où l'on peut voyager sans trop dépenser. Des amis qui y ont voyagé nous parlent de chambre d'hôtel très correctes à 10$ la nuit. Mais à ce prix-là, il faudra tout de même s'attendre à rencontrer quelques blattes ou autres bestioles dans nos salles de bain. Et à ne pas toujours avoir des matelas super confort. 

J'ai déjà dormi dans des endroits lugubres et crasseux, en compagnie de coquerelles, fourmis et autres bibittes, sur des matelas défoncés qui sentaient l'humidité. Mais c'était il y a plusieurs années... En randonnée au Népal, en 1999, on a dormi une nuit dans un bâtiment qui ressemblait à une étable, sur des planches de bois posées sur de grosses roches. Les planches qui servaient de toit tenaient en place à l'aide d'autres grosses roches. Il a plu pendant la nuit et on recevait de la boue dans le visage (!). Le lendemain matin, on s'est réveillés avec de grosses piqûres dans la face (piqûres d'araignées, je crois).

À mon premier voyage au Maroc, en 1992, on a trouvé dans notre chambre d'hôtel, un soir, une colonne de fourmis qui passait juste à côté du lit. On a simplement fait une trace un peu plus loin du lit avec du jus de fruit pour y attirer les fourmis. Là, le long du mur, elles ne nous dérangeaient plus.

Je garde de très bons souvenirs de ces voyages, malgré l'inconfort et la compagnie des insectes. Mais maintenant, saurai-je accepter de telles conditions, ou suis-je devenue trop bourgeoise? Aujourd'hui, même à la maison, je dois dormir avec MON oreiller, sinon je me réveille courbaturée. Suis-je trop vieille pour voyager en routard? C'est sûr que maintenant, j'ai l'excuse de dire que c'est pour les enfants que je veux une chambre propre et confortable...


Hôtel 0 étoile, Gopte, Népal